De certains habitués assidus comme la Mouette rieuse et le Goéland argenté à des visiteurs assez rares en Charente-Maritime comme l’Harelde boréale… La Ligue de protection des oiseaux (LPO) a recensé 43 espèces d’oiseaux dans le port lors de huit mois d’observation. En vol, pour s’alimenter ou tout simplement en repos, le rapport qui vient de sortir permet de comprendre leur comportement et leurs interactions avec l’écosystème portuaire. Un vrai plaisir pour les passionnés de la nature !
Un groupe d’observateurs bénévoles a participé au suivi ornithologique : des jumelles de longue vue dans une main, un compteur à main dans l’autre et c’est parti ! Parmi les trois sites du Port de plaisance de La Rochelle (Vieux Port, les Minimes et Port Neuf) et ses 70 hectares, le groupe a priorisé la pointe des Minimes.
Les sorties ont été réalisées une fois par mois, le matin et pendant 3 heures entre octobre 2020 et mai 2021, période qui correspond à l’hivernage et à la migration liée à la reproduction. Chaque comptage a été divisé en 6 sessions de 30 minutes, soit 3 heures de suivi au total. A chaque session, tous les oiseaux observés ont été notés et leur comportement classé selon trois critères : posé au repos, en vol ou en alimentation.
Le résultat est un inventaire de 43 espèces recensées : 16 espèces terrestres et 27 d’oiseaux d’eau et marins (espèces prioritairement ciblées). Bien que c’est au mois de janvier qu’ils ont été les plus nombreux (presque 3 000 oiseaux), c’est en février que la plus grande variété a été observée au cours de la matinée avec 18 espèces différentes.
Les 5 espèces les plus abondantes sont :
Les 5 espèces les plus fréquentes sont :
Pour mieux comprendre nos “colocataires”, des tendances liées à chaque espèce ont également pu être identifiées :
Parmi les 27 espèces d’oiseaux d’eau et marins, 16 sont protégées et 4 sont chassables.
Les deux espèces les plus gourmandes souvent observées en train de s’alimenter sont l’aigrette garzette et le goéland argenté. Leur coin préféré ? Sur les rochers à marée descendante.
En l’absence de dérangements liés aux promeneurs, la plage des Minimes accueille d’octobre à mars quelques dizaines à une centaine de petits échassiers de rivage comme le Tournepierre à collier, le Grand Gravelot et le Bécasseau sanderling. Ils s’alimentent parfois dans les laisses de mer de la plage des Minimes.
Les limicoles (Scolopacidés, Charadriidés) fréquentent la plage et la pointe des Minimes principalement comme reposoir à marée haute, si les dérangements ne sont pas trop importants (38% des effectifs). Ils utilisent aussi le site pour se nourrir, à marée basse, et sont observés en vol afin de rejoindre les autres baies à proximité (baie d’Aytré, baie de l’Aiguillon, baie d’Yves).
Découvrez la liste d’oiseaux observés lors des 8 mois d’étude* :
Oiseaux d’eau et marins : |
Aigrette garzette, bécasseau sanderling, bécasseau variable, bécasseau violet, bernache cravant, canard colvert, canard pilet, canard siffleur, canard souchet, courlis cendré, courlis corlieu, goéland argenté, goéland brun, goéland cendré, goéland indéterminé, goéland leucophée, goéland marin, grand cormoran, grand gravelot, grand labbe, harelde boréale, héron cendré, mouette indéterminée, mouette mélanocéphale, mouette rieuse, pluvier argenté, sterne caugek, tadorne de belon et tournepierre à collier |
Oiseaux terrestres : |
Bergeronnette grise, buse variable, corneille noire, étourneau sansonnet, faucon crécerelle, hirondelle rustique, linotte mélodieuse, merle noir, moineau domestique, pie bavarde, pigeon ramier, pinson des arbres, pipit farlouse, pouillot véloce, rougegorge familier et serin cini |
* Par ordre alphabétique
Chaque observation a été enregistrée sur une base de données naturaliste en ligne qui peut être consultée sur cette page.
Cette étude, réalisée dans le cadre du comité de suivi des opérations de dragage du port, a pour but de comprendre dans la durée les relations de l’écosystème portuaire avec leur préservation. À proximité des Minimes, d’autres sites sont à enjeu plus fort pour leur accueil, comme la baie d’Yves, la réserve naturelle nationale du marais d’Yves ou la Réserve Naturelle Nationale de la baie de l’Aiguillon.