Comme chaque année, des opérations de dragage annuelles sont impératives à La Rochelle afin de garantir les profondeurs nécessaires à la navigation et vous permette de sortir en mer en mer à toute heure de la marée. Ainsi, vous serez amenés à cohabiter pendant huit mois avec ces engins, plus ou moins imposants, plus ou moins mobiles, entraînant ainsi des contraintes à la navigation.
Tous les ports, sur tous les littoraux, s’envasent régulièrement; c’est-à-dire qu’ils reçoivent des apports sédimentaires (vases, sables) qui viennent diminuer progressivement les hauteurs d’eau disponibles pour la navigation. Ces apports sont fonction de plusieurs paramètres comme la nature de la côte (rocheuse, vaseuse, sableuse, etc), la force et la direction des courants, la présence de fleuves à proximité, la configuration du site naturel et les modifications humaines apportées (digues, chenaux, etc).
Concernant le Port de plaisance de La Rochelle, les différents paramètres évoqués ci-dessus sont assez défavorables: estran vaseux à proximité, apports sédimentaires fluviaux importants dans les pertuis (Sèvre niortaise, Charente, Gironde), courantologie forte. Au total, on estime que les apports sédimentaires sont de l’ordre de 50 centimètres par an. D’où la nécessité de dragages d’entretien annuels.
L’opération de dragage à La Rochelle en quelques chiffres :
Il existe différents modes de dragages, l’objectif étant d’enlever des sédiments et de les restituer au milieu (sous certaines conditions). Le port de plaisance de La Rochelle utilise quatre moyens différents de dragage:
1) La drague stationnaire AVALIS II : Cette drague, propriété du Conseil départemental de la Charente-Maritime, ne dispose pas de moyens propres de propulsion. Lorsqu’elle est en opération, elle se déplace à l’aide de pieux qui sont relevés, orientés puis poussés alternativement. Pour les déplacements importants cette drague doit faire appel à un moyen nautique de remorquage. Elle dispose d’une sorte de bras (cutter) qui plonge sous l’eau et est orienté de haut en bas et de droite à gauche. Le cutter est muni d’une fraise qui désagrège la vase, celle-ci étant aspirée en mélange avec l’eau de mer par une pompe et refoulée dans une canalisation flottante.
2) La drague automotrice CAP D’AUNIS : Cette drague, propriété du Grand Port Maritime de La Rochelle, est autonome pour sa propulsion. Elle dispose d’un bras articulé sur le côté (élinde) qui est plongé jusqu’au fond des zones à draguer et qui aspire les sédiments avec l’eau de mer. Ceux-ci sont renvoyés dans une cuve qui a un grand volume de stockage. Les sédiments, plus lourds, se déposent au fond de cette cuve et l’eau de mer est éliminée par surverse. Cette drague se déplace ensuite vers une zone d’immersion (voir plus loin) et largue (clape) les vases en s’ouvrant en deux (drague fendable).
3) La drague automotrice FORT BOYARD : Cet engin, propriété du Conseil départemental de la Charente-Maritime, est une drague automotrice qui fonctionne comme la CAP D’AUNIS. Elle dispose en outre d’une benne preneuse (crapaud) lui permettant de prélever les sédiments dans des parties difficiles d’accès.
4) Le roto-dévaseur MER D’ANTIOCHE : Ce dernier petit engin, qui appartient également au Conseil départemental de la Charente-Maritime, est une sorte de barge disposant sur son avant d’un bras hydraulique muni à son extrémité d’une fraise. Utilisé dans des zones restreintes, et de manière très ponctuelle, (cales, pieds de quai) cet engin remet la vase en suspension par rotation rapide de sa fraise plongée au fond de l’eau. Cette opération se fait toujours à marée descendante et avec des coefficients de marée importants pour que la vase soit renvoyée vers l’extérieur des zones draguées.
Si les dragues automotrices et le roto-dévaseur ont un impact limité sur la navigation, il en va autrement pour la drague stationnaire. En effet, outre sa taille imposante, l’AVALIS II est connectée à la canalisation de rejet enterrée par une canalisation flottante, et ce sur une distance importante. Cette canalisation flottante doit être suffisamment grande pour que la drague puisse se déplacer d’un bout à l’autre de sa zone de dragage. La canalisation est immobilisée par des corps morts posés au fond. Mais en fonction de la marée et/ou du vent il arrive que cette canalisation bouge et vienne se plaquer sur un ponton, vous empêchant ainsi de sortir. Il peut également arriver que la drague stationnaire soit laissée, le temps d’un week- end, dans une darse entre deux pontons, ceci pour limiter les durées de manutention de la drague, qui pénaliseraient l’activité consacrée au dragage.
Vous serez amenés à cohabiter pendant les prochains mois avec ces engins, plus ou moins imposants, plus ou moins mobiles, entraînant ainsi des contraintes à la navigation.
Pour effectuer ses campagnes annuelles de dragage, la Régie du port de plaisance dispose de plusieurs arrêtés préfectoraux d’autorisation délivrés au titre du Code de l’Environnement, après instruction administrative et enquête publique. Ces arrêtés édictent un certain nombre de contraintes:
Campagne de dragage 2021/2022 :
Dans le Port des Minimes : | présence de la drague Avalis II du Conseil Départemental de la Charente-Maritime du 4 octobre 2021 au 15 mai 2022 . |
Dans le chenal d’accès au port : | présence de la drague Cap d’Aunis du 1er octobre 2021 au 15 mai 2022 |
Dans le chenal d’accès à Port Neuf : | présence de la drague Fort Boyard du Conseil Départemental de la Charente-Maritime au cours du mois d’avril 2022 |
Dans le havre d’échouage (Vieux Port) : | présence de la drague Fort Boyard du Conseil Départemental de la Charente-Maritime du 1er au 13 décembre 2021. |
Retour en images de la campagne de dragage de l’an dernier :